Publié le 13 Mai 2020

Albert Camus, Correspondance avec ses amis Bénisti (1934-1958)

Edition dirigée par Jean-Pierre Bénisti et Martine Mathieu-Job, présenté par Virginie Lupo et Guy Basset, Bleu autour,  2019.

 

 

Quelques cinquante lettres de Camus conservées par la famille Bénisti sont rassemblées dans cet ouvrage, malheureusement, de nombreuses missives adressées à Camus par les Bénisti ont été perdues au fil des multiples déménagements de l’écrivain. Ces correspondances sont aussi des dialogues d’artistes engagés évoquant leurs doutes, leurs difficultés… elles sont aussi des

encouragements réciproques.


Cette correspondance vient illustrer certains pans moins connus de la vie de Camus, et enrichir, avec beaucoup d’émotion, nos connaissances.

 

4ème de couverture :

« Voici une cinquantaine de lettres d'Albert Camus à des proches d'Alger rencontrés quand il avait vingt ans : le sculpteur et peintre Louis Bénisti (1903-1995), son frère Lucien et leurs épouses respectives. Aux lettres et fac-similés sont associés, comme autant de traces d'un univers sensible et partagé, des reproductions d'œuvres de Louis Bénisti, de photographies et d'autres documents.
A la faveur de ce dialogue amical, intellectuel et artistique, Camus exprime son idée et sa pédagogie de la philosophie ou ses exigences et scrupules d'éditeur. Surtout, il se livre en toute confiance et simplicité. Confronté à la maladie et aux difficultés de sa vie affective, il aborde la carrière littéraire à la fois inquiet et empli d'espoir, jusqu'à l'arrivée du tourbillon de la célébrité. Exceptionnelle par la précocité et la longévité des amitiés qui la fondent, cette correspondance inédite affine notre vision de l'écrivain. Elle éclaire aussi l'effervescence créatrice d'une jeune génération dans l'Algérie des années 1930. »

 

Un article plus détaillé dans le prochain Echo des Rencontres n°18 - juin 2020.

 

Michèle

Lecture(S)... Albert Camus, Correspondance avec ses amis Bénisti (1934-1958)

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Rédigé par RMAC

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Publié le 6 Mai 2020

 

Mon cher Albert, Lettres à Albert Camus,

Abel Paul Pitous, Gallimard, 2013.

 

Un récit sous la forme d'une longue lettre, une missive datée de 1971, probablement amendée plus tard, écrite à Marseille, signée "Paupol", adressée à Albert. 


Abel Paul Pitous convoque ses souvenirs, ceux qu'il entend partager avec son voisin - tous deux résidaient rue de Lyon, à Belcourt, à Alger-, à son camarade d'école - celle de la rue Aumerat -, à son copain de jeux de rue, à son coéquipier de foot, à son cher ami d'enfance, celui qu'il perdra un peu de vue quand ils poursuivront des études différentes, le lycée pour Albert, l'Ecole primaire supérieur pour Paupol.
Ils continueront, néanmoins, à se fréquenter grâce à leur amour commun du foot. Pourtant, en 1931, ils se quitteront définitivement, la vie étant ainsi...

Après une visite sur la tombe de son ami, à Lourmarin, il ressent le besoin impérieux de transcrire ce passé heureux. Il s'attache longuement, avec émotion et un plaisir nostalgique, à évoquer les souvenirs, ceux liés au foot, les multiples stades fréquentés, les matchs, les championnats, les équipes, le RUA, bien sûr, les scores...
Puis il revient sur cette fameuse photo où Camus pose en gardien de but entouré de son équipe, non pas celle du Rua (Racing universitaire Algérois) comme on le croit trop souvent, mais celle de l'Ecole pratique d'industrie. 
Abel Paul, grand sourire, se trouve à sa gauche.


C'est joliment écrit, un texte remanié par un tiers, par un correcteur de Gallimard ? Peut-être, pas sûr.
En tout cas, les souvenirs ressuscités sont émouvants, savoureux, bien réels, authentiques car corroborés par d'autres sources, d'autres témoignages.

 

 G.Lemettre   

Lecture(S)... Mon cher Albert, Lettres à Albert Camus

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Publié le 25 Avril 2020

La Montagne des Justes : Le Chambon-sur-Lignon, 1940-1944

Patrick Gérard Henry, Privat.

 

Plusieurs communes de Haute-Loire se sont généreusement distinguées de 1940 à 1944 en accueillant des Juifs, enfants et adolescents notamment, et, ainsi, les sauvant de la déportation et de la mort. Parmi ces bourgades, Chambon-sur-Lignon, le Panelier, un petit hameau près du Mazet-Saint Voy.


Un chapitre est consacré à Daniel Trocmé, cousin du pasteur André Trocmé, un des piliers salvateurs de ces lieux. 
Daniel dirigea des maisons d'enfants et d'étudiants et accompagna ces jeunes dans leur déportation et leur mort. 
L'auteur s'intéresse aussi longuement à Madeleine Dreyfus qui joua un rôle important dans le sauvetage des enfants. Arrêtée, elle fut déportée à Bergen-Belsen. 


Un autre long chapitre   est dédié à Albert Camus qui séjourna au Panelier durant 18 mois, d'août 1942 à fin 43.
C'est-là, exilé, loin des siens, malade, qu'il rencontra René Leynaud (à qui il dédicacera Lettres à un ami allemand), qu'il a travaillé à La Peste, ce séjour contribua largement à enrichir le récit, et c'est-là, probablement, que son action dans la Résistance commença. 


Patrick Gérard Henry nous livre quelques clés sur la genèse de l'œuvre : le choix des patronymes des personnages, le parallèle entre le Pasteur Trocmé et le Jésuite Paneloux... Sur ce plateau, comme dans la ville d'Oran, croyants et non-croyants, résistent, combattent ensemble pour tenter de sauver des vies humaines, "tous luttent, chacun à sa façon".

 

MG

Lecture(S) ... La Montagne des Justes : Le Chambon-sur-Lignon, 1940-1944

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Publié le 19 Avril 2020

Correspondance: par Camus Albert Camus Nicola Chiromonte, Correspondance 1945-1959

Edition établie, présentée et annotée par Samantha Novello, Gallimard.

 

Nicola Chiaromonte prend le chemin de l'exil en 1934 et s'installe à Paris. En 1936, il participe à la Guerre d'Espagne dans l'escadrille d'André Malraux, dans son roman l'Espoir, il le prendra comme modèle pour son personnage de Scali, un intellectuel italien qui se dresse contre le fascisme. 
 

Il se réfugie en Algérie en 1941, il rencontre Albert Camus à Oran. Celui-ci, bien qu'en situation précaire, lui offre l'hospitalité dans le petit appartement, rue d'Arsew, mis à sa disposition par la mère de Francine Faure, qui deviendra, peu après son épouse. Nicola Chiaramonte partira ensuite pour les Etats-Unis.

 

Une longue amitié unira ces deux- là, faites de complicités fraternelles, de connivences intellectuelles, d'ententes culturelles. Un échange épistolaire ininterrompu les reliera jusqu'à la disparition de Camus. La dernière lettre de Chairomonte, en date du 15 novembre 1959, évoque la joie de futures retrouvailles lors du prochain séjour de Chiaromonte à Paris…

 

Samantha Novello qui présente et annote cette édition est une grande spécialiste de Camus : Maîtrise en philosophie avec une dissertation sur " Nihilisme et pensée tragique dans la réflexion morale d'Albert Camus ", master de philosophie sur « Totalitarisme et pensée tragique dans l'Homme révolté d'Albert Camus, doctorat "Repenser le politique au-delà du nihilisme : tragédie et politique esthétique dans l'œuvre de Camus et Hannah Arendt". Elle est fréquemment invitée par notre association Les Rencontres Méditerranéennes Albert Camus de Lourmarin. Notre exposition estivale de cette année "Camus l'engagement critique" met en exergue cette longue et féconde amitié. 

CW

Lecture(S)... Albert Camus / Nicola Chiromonte, Correspondance 1945-1959

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Publié le 15 Avril 2020

« Pour saisir, autant qu'il est possible, ce que fut l'Algérie et ce qu'elle est encore, multiple, complexe, là riante et ouverte aux vents du large, là rude et fermée sur elle-même, il faut Camus et il faut Feraoun, il faut connaître Tipasa et il faut connaître Tizi-Hibel. »

 

Dans cette première biographie étoffée, consacrée à Mouloud Feraoun, José Lenzini s’attache à retracer la vie de Mouloud Feraoun objectivement mais avec une certaine tendresse.  Il raconte aussi la vie d’une famille kabyle miséreuse, détaille les us et coutumes, les traditions de la culture kabyle dans une Algérie coloniale.

Mouloud pourra aller à l’école primaire, puis comme Camus, grâce à la bienveillance et à l’intelligence de son instituteur Monsieur Mhiss, à l’obtention d’une bourse, il poursuivra ses études à Tizi Ouzou . 

Feraoun rencontre Emmanuel Roblès à l’école normale de la Bouzarea, pour lui « une accession au paradis terrestre ». Ils seront amis indéfectibles, Robles lui dédiera Les Hauteurs de la ville.  Il sera instituteur puis directeur. Amoureux des mots, de la langue française, Il deviendra un écrivain fertile, un témoin d’une époque révolue. 

 

Plus tard, Il fera la connaissance d’Albert Camus, lui aussi « fils de pauvre ».  Au moment de la parution de ce livre, Feraoun et Camus auraient fêté leurs cent ans. Malgré leur dissension autour du devenir de l’Algérie, Mouloud Feraoun et Albert Camus restèrent amis fidèles, respectueux. L’un et l’autre étaient portés par les mêmes valeurs humaines, l’un et l’autre, malgré leur divergence, ont dénoncé les atrocités d’une guerre fratricide. En 1960, Mouloud Feraoun est inspecteur des centres sociaux, créés à l'initiative de Germaine Tillion. Il fut assassiné par un commando de l’OAS le 15 mars 1962, à quelques jours de la signature des accords d’Évian qui mettaient fin officiellement à la guerre d’Algérie.

Lecture(S)... Mouloud Feraoun, Un écrivain engagé,

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Publié le 12 Mars 2020

Alessandro Bresolin/Léopold Dipoko - Photos : Florian Bouscarle
Alessandro Bresolin/Léopold Dipoko - Photos : Florian Bouscarle
Alessandro Bresolin/Léopold Dipoko - Photos : Florian Bouscarle
Alessandro Bresolin/Léopold Dipoko - Photos : Florian Bouscarle

Alessandro Bresolin/Léopold Dipoko - Photos : Florian Bouscarle

Camus et l’Europe

 

 

Notre ami et membre du CA des Rencontres Méditerranéennes, Alessandro Bresolin a tenu un cycle de conférences sur Camus et l’Europe : l’union des différences à Nice, Marseille, Lourmarin et Avignon. Le fédéralisme est un sujet qui lui tient particulièrement à cœur.

 

En préambule, il revient sur l’intervention de Jean-Clément Martin « Révolté contre révolutionnaire. Faux débat et vraie question » lors des Journées Internationales de Lourmarin 2019, une position qu’il trouve tout à la fois provocatrice et osée : « J’estime que le questionnement de Camus sur la Révolution Française est un thème à part entière »

 

Afin de mieux comprendre la position de Camus sur l’Europe, Alessandro Bresolin commence tout d’abord par rappeler le cadre spatio-temporel de la situation du continent européen de la fin du XIXe siècle jusqu’à nos jours.

L’Europe se parcellise avec la multiplication des états nations du XIXe siècle jusqu’aux années 20.  Le centralisme impose une langue commune, une même culture commune, dégageant ainsi les micro-ethnies.

 

« Camus a toujours vécu dans un état de guerre »

 

Si avant la guerre, l’envie de collaborer entre les nations n’était qu’un débat d’aristo-politiciens, durant ce conflit, émerge une identité commune au sein des différents peuples. En effet, si l’on partage la même souffrance, alors il y a entité et identité communes. Pendant la seconde guerre mondiale, la souffrance de tous permet de s’unir. On observe un élan fédéraliste après la seconde guerre.  Dans Combat, il y a déjà des idées de fédéralisme en Europe.

 

Après la guerre, il faut briser l’état autoritaire grâce à une entité supérieure européenne où les états perdent de leur souveraineté, y compris la France en Algérie.  Pour Camus, une solution envisageable était de fédérer ces régions : un Commonwealth français.

 

Mais Camus, comme Ignazio Silone, est déçu après la guerre : ce sont les mêmes personnes aux institutions qui continuent à exercer.

 

L’unionisme, à contrario du fédéralisme, n’a pas pour objectif de créer une nouvelle civilisation de paix, mais une Europe vue comme une ingénierie sociale et économique, basée sur un schéma économique. Si l’économie européenne se porte bien, alors tout va bien. Camus se retire du combat.  « En 1949, Camus comprend que l’Europe qu’il souhaite, ne sera pas pour demain »

Ni Camus, ni Silone n’ont connu la décentralisation.

F.Bouscarle / © Photo FB

 

 

Alessandro Bresolin  est membre du conseil d'administration des Rencontres Méditerranéennes Albert Camus, un habitué des Journées internationales Albert Camus de Lourmarin organisées par les Rencontres Méditerranéennes Albert Camus, auxquelles il participe régulièrement comme intervenant ou auditeur.

Titulaire d’une maîtrise en Histoire contemporaine à l’Université de Bologne sur " La naissance des mouvements nationaux en Algérie 1924-1954".

Traducteur d’écrivains de langue française (Marc Bloch, Albert Cossery, Armand Guerra, Panait Istrati, Romain Rolland, Pierre Rosanvallon, Hamid Skif, Edmond et Jules de Goncourt, Paul Valéry…).

Il a également publié deux anthologies (Albert Camus, La rivolta libertaria, Eleuthera, 1998 ; Ignazio Silone, Le cose per cui mi batto, Spartaco, 2004), la traduction en italien de la conférence tenue par Camus en 1955 à Athènes sur L’avenir de la civilisation européenne ; enfin, un recueil de poèmes et trois romans.

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Les Rencontres Méditerranéennes Albert Camus recommandent aujourd'hui la lecture de son dernier livre : Albert Camus : L’union des différences – Le legs humain et politique d’un homme en révolte préfacé par Agnès Spiquel.

Pour le commander, vous pouvez télécharger les documents joints.

En documentation jointe : la préface d'Agnès Spiquel, le flyer et bon de commande du livre et la couverture du livre.

Bonne lecture à tous !

 

PRESSE FEDERALISTE

Collection Textes fédéralistes

Albert Camus : l’union des différences

Le legs humain et politique d’un homme en révolte

d’Alessandro Bresolin

Préface d’Agnès Spiquel

Broché / 312 pages - Format : 13,5 x 18,5cm

€ 23 - ISBN : 978-2-9558710-4-1

 

Albert Camus a été l’un des auteurs parmi les plus significatifs et originaux du vingtième siècle. Célèbre surtout pour ses romans, il fut longtemps oublié en tant qu’intellectuel critique et militant sans parti. C’est seulement maintenant que sa figure est pleinement sortie du cône d’ombre où elle était reléguée, celui de la polémique avec Sartre, que les essais et les interventions politiques de Camus, lus sans les lentilles des idéologies, sont évalués pour ce qu’ils expriment réellement. Ses prises de position de gauche libertaire, dans le contexte d’une guerre froide dominée par la logique du « avec moi ou contre moi », tombèrent dans le vide, considérées comme inactuelles. Et aujourd’hui ce sont justement la cohérence et la sincérité de certaines positions, sur le franquisme, la politique soviétique et le communisme, la question algérienne, le fédéralisme européen, la nécessité d’une nouvelle politique méditerranéenne ou la citoyenneté mondiale qui nous fournissent des outils solides pour lire de façon inédite notre passé composé, interpréter et affronter notre présent.Un essai thématique, cet ouvrage, suit le fil de la pensée de Camus et non simplement la chronologie des évènements qui ont marqué sa vie courte mais combien intense.

 

Bon de commande - début de préface - couverture
Bon de commande - début de préface - couverture
Bon de commande - début de préface - couverture

Bon de commande - début de préface - couverture

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Rédigé par RMAC

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